► Les amateurs récompensés
Pour cette 3e édition, les communes de Mareau-aux-Prés et de Cléry-Saint-André ont récompensé sept poèmes ... Découvrez ici les textes de la Catégorie Adulte, récompensés...
Vers Classiques
►1er Prix - Louis Ramier-Beaumont pour son poème «REFLETS»
L’instant se fait plus doux au caressant chemin,
Quand s’offre l’échappée au regard qui festine.
Sous les hêtres si clairs qu’une mousse patine,
Il court de petits rus dans des lits brun carmin
Le spectacle surprend : hors d’un cadre commun,
La lueur vient vers nous, brillante, adamantine,
Éblouissant nos yeux de son feu qui s’obstine :
Fervent soleil au cœur, quels souvenirs, demain !
Mirage du PAVIN : l’ineffable cratère
Dans le bleu nuit des fonds s’entoure de mystère.
Vaguelettes, dansez d’illuminants ballets
Au soir, le vent se tait. La brume vespérale
Engloutit à jamais les fabuleux reflets,
En nimbant de son fard leur mouvance lustrale…
►2nd Prix - Céline Haglund pour son poème «L’AUTRE FEMME»
Elle a les ongles faits, même le dimanche!
Elle court et astique sa Range,
Si neuve qu’on pourrait manger dans le coffre
Envie d’un cadeau? Elle se l’offre
Ses enfants ont les souliers bien vernis
Mais tout ne leur est pas permis
Bébé ne va pas ramper dans le sable
Tu vas griffer ton beau cartable
Sur elle les années ont moins de prise
Elles passent juste comme la brise
À peine un frisson parcourant la mer
Elle n’a pas pris ces plis amers
Qu’on voit bien souvent aux esprits chagrins.
Mais elle n’a pas non plus ce grain
De celles qui rêvent trop, de celles qui s’égarent,
Ça illumine leur regard
Quand elles contemplent le vol du héron.
Et le vent caressant leur front
Vaut bien tous les tapis de cachemire
Où l’on a pas le droit de rire.
Vers libres
►1er Prix - Arlette Sellier pour son poème «ELEPHANT»
Sous le soleil flamboyant Le troupeau d'éléphants lentement s'achemine. Ils se dirigent tous vers le point d'eau Suivant leur instinct. Sur l'horizon, leur profil se dessine. Entre les pattes des femelles marchent les éléphanteaux, Contact maternel rassurant et protecteur. D'autres bruits, connus d'eux seuls s'entendent au loin là-bas. C'est la vie de la nuit toute entière Qui les enveloppe dans ses bras. La savane s'endort, le vent s'essouffle. La chaleur écrasante se dissipe, La clarté de la nuit tombe sur le paysage Inchangé depuis des âges. C'est l'heure du repos, de la chasse pour d'autres, Toujours la même quête pour perpétuer l'espèce. Ainsi vont les éléphants De leurs pas lents.
►2nd Prix - Claudine Canton pour son poème «SUPPLIQUE À UNE LECELLULE»
Petite Licellule, tu as profité de ma généreuse hospitalité
Pour t’installer, mettre le bazar chez moi, me chambouler
Invisible, silencieuse, lovée bien au chaud l’air de rien
Tu pourrais bien m’envahir, me déguster avec soin
Ton audacieuse présence révélée par d’experts faisceaux
Lumineux phares pointant ton mortifère radeau
Appelant à la rescousse le Capitaine-Scalpel dans ton repaire de pirates
Qui l’expulse et l’envoie vers le diagnostic de sa vigueur scélérate
Les Licellules habituellement sont délicates et merveilleuses
Dans le tremblement arc-en-ciel d’un ballet, si gracieuses
Peut-être mutante, tu es le mélange des couleurs, noire
Mettant en berne, parfois, le pavillon de l’espoir
L’âge, les saisons, tu te moques bien du calendrier
Désherbant à tout va, coupant l’herbe sous le pied
Gourmande te repaissant de follicules, surgit alors une casquette
Secrète créature qui inquiète et ne rend pas coquette
Un matin, le miroir dessine sans ruban un oeuf de Pâques
Chocolat fondu, drôle de flaque, ça rend patraque
Alors , petite Licellule, je t’en supplie !
Envole-toi, abandonne, déploie tes ailes d’ombre, prépare tes malles
Je te pardonne, mais mon cœur n’a pas fini et veut encore aller au bal
Je laisse derrière moi les écorchures, tu m’as appris tant de choses
Deviner au jardin, l’odeur des chèvrefeuilles, les paupières closes
A retenir mon souffle une nuit d’été, envoûtée par le ciel étoilé
Puis m’endormant dans la mousse pour m’éveiller trempée de rosée
A capturer à l‘aube le soleil, mes mains lui faisant une cage
Tu me dis de courir après le vent poussant les nuages
Quand j’avale leurs gouttes pour en faire un torrent
Tu me pousses chaque jour à goûter les douceurs du moment
Car, chère Licellule, par toi, je sais aujourd’hui
Que nous n’avons à nous que le temps de notre vie.